Pauvre en suspense, mais agréable à lire.
Tessa Quayle est retrouvée assassinée aux abords du lac Turkana, au Kenya.
Sa mort va faire grand bruit car son mari n'est pas n'importe qui : Justin est diplomate au haut-commissariat de Nairobi.
Le compagnon de voyage de Tessa, Arnold Bluhm, désigné par tous comme son amant, a lui-même disparu.
Tessa, loin de l'image glacée des femmes de diplomates qui ont comme seul souci la bonne tenue des domestiques et l’organisation de fêtes, était énergique, intrépide même, lorsqu'il s’agit de dénoncer les méfaits d'une firme pharmaceutique qui lance sur le marché africain un médicament contre la tuberculose, non testé dans les règles, prenant donc les kenyans démunis comme cobayes et considérant les morts qu’il cause comme quantité négligeable.
Justin ne croit pas qu'Arnold ait été l’amant de Tessa, pas plus qu’il n'accrédite la thèse d’un meurtre commis par des tueurs du bush, bande nomade, bandits de grands chemins.
Déchiré par la mort de sa femme, il va reprendre son enquête, mettre ses pas dans les siens, découvrir l'innommable et en être révulsé comme l'a été.
Voilà pour l’histoire.
Ce roman, écrit par le maître de la littérature d'espionnage paraît-il (je n’y connais rien), m'a déçue.
En effet, on connaît les coupables dès le début.
Il y a bien un mini suspense à suivre Justin qui va de découverte en découverte, mais celles-ci ne concernent pas le coupable, plutôt l'étendue de la catastrophe.
Il ne fait que confirmer la thèse de départ.
Pas de rebondissements donc.
Il reste que John le Carré écrit bien et qu'on ne peut nier qu’il ait un certain style ainsi qu'une bonne dose d’humour.
Heureusement ! Ben oui, c'est un art de meubler 485 pages !
Il en profite pour développer de-ci de-là un plaidoyer en faveur de la cause africaine et contre certaines firmes pharmaceutiques:
« L’Afrique compte 85% des cas de sida dans le monde, vous le saviez ?
Et combien ont accès aux médicaments ?
1% !
Ce n'est plus un problème humain, c’est un problème économique !
Les hommes ne peuvent pas travailler.
Les femmes non plus.
C'est une maladie hétérosexuelle, ce qui explique le nombre si élevé d’orphelins !
Ils ne peuvent plus nourrir leur famille !
Plus rien faire ! Ils meurent, c’est tout ! »
« Pourquoi ce labo a-t-il fait don de ce médicament ?
Je vais vous le dire.
Parce qu'ils en ont fabriqué un meilleur et que l’ancien encombrait le stock.
Alors ils en font don à l'Afrique malgré la date de péremption à six mois et ils obtiennent un avantage fiscal de quelques millions de dollars pour leur acte de générosité.
Sans compter qu'ils s'épargnent au passage quelques millions en stockage et en frais de destruction de médicaments invendables.
Et en prime tout le monde dit : « Oh, regardez ce qu'ils sont gentils », y compris les actionnaires… »
On sent l’auteur concerné par cette problématique qui sert de toile de fond à son roman.
Dommage qu'il n’ait pas mis autant d'énergie à maintenir le suspense et à distiller les découvertes…
Ben si ...j'avais tout deviné...parce que c'est du concret....que ça existe....que tout le monde s'en fout des petits noirs et de leurs terribles maladies....ça ne concerne les blancs quand il y a risque de pandémie
Me souviens d'une réflexion du doc....il y a une quinzaine d'années... concernant les fonds récoltés en faveur de la lutte contre le Sida......
c'est une maladie de blancs...donc la recherche avance à grands pas ...Par contre, le Palu qui faisait bien plus de victimes en Afrique à l'époque...tout le monde s'en fichait
Aujourd'hui les blancs ont un traitement pour vivre avec le Sida....Mais en Afrique ils sont des millions à continuer à en mourir
Le fric...le fric....le fric....